Depuis l’an 2015, l’Association de Coopération et de Recherche pour le Développement au Burundi "ACORD Burundi" est en train de promouvoir la mise en œuvre d’une agriculture agroécologique ou biologique à travers ses différentes provinces d’intervention.
Selon M. Bienvenu Rwantabana, Expert en Ecologie, «il faut comprendre que l’agroécologie est une pratique agricole qui respecte l’environnement. Quand on parle déjà d’écologie, il faut entendre le respect de l’environnement et ses milieux ainsi que les êtres vivants ». Donc, une agriculture qui respecte les aspects environnementaux. Nous y trouvons des pratiques comme le traçage des courbes de niveaux, l’usage de la fumure organique, la plantation des herbes fixatrices et des arbres agro-forestiers, lesquelles appliquées par les agriculteurs que nous encadrons. Elle leur reste une valeur ajoutée à cette agriculture agroécologique. L’impact est important puisque le sol est protégé contre l’érosion, ce qui permet une grande production.
Bien que l’agriculture biologique soit dans sa phase embryonnaire au Burundi, ACORD Burundi met en œuvre des initiatives agroécologiques dans le pays. Il s’agit notamment de repeuplement du cheptel pour la production de la fumure organique et l’encadrement des agri-éleveurs sur la production du compost, de la sélection et multiplication des variétés d’arbres forestiers et agro-forestiers traditionnelles à usage multiple (ex caliendra, Grevelia,). Il s’ agit également de la promotion des plantes médicinales pour les animaux et les humains, l’aménagement des bassins versants pour la protection des sols contre l’érosion, l’aménagement des marais pour une meilleure maitrise de l’eau pour l’augmentation de la production agricole, etc. .
Elle fait raviver chez le paysan son savoir et savoir-faire à l’épreuve des décennies en matière agricole, dans la conservation des semences, la fertilisation des sols ou encore la lutte contre les maladies des plantes, des animaux et les insectes ravageurs. La priorité étant de nourrir la population actuelle et future, tout en sauvegardant l’environnement.
ACORD Burundi suggère également l’introduction progressive de l’agriculture familiale, la promotion de l’agriculture biologique qui va de pair avec la production de la fumure organique. Pascal Nyawenda, un albinos de la commune Cendajuru, province CANKUZO, Veuf et père de 4 enfants espère avoir de la fumure organique car ACORD Burundi lui a donné une vache laitière moderne.
« Je suis très content. Cette organisation m’a donné une vache laitière. J’ai été choisi par ACORD Burundi pour avoir une vache laitière moderne puisque j’ai de grandes plantations et que j’ai été identifié par mes voisins comme plus assidu dans les travaux de développement du ménage comme la plantation des herbes fixatrices sur des courbes de niveaux dans notre exploitation. C’est dans ces conditions que ACORD Burundi m’a donné cette vache. Grace à cette dernière, je vais avoir de la fumure organique pour mes champs et mes enfants auront du lait même si nous avons traversé des moments très difficiles. Beaucoup de choses vont changer positivement dans mon ménage. » Fait savoir Pascal Nyawenda.
L’Administration témoigne des actions de cette organisation dans la promotion de l’agroécologie. Pour Isaïe HATUNGIMANA, le Conseiller Technique chargé des Affaires Administratives et Sociales de la commune Cendajuru (CTAS), ACORD Burundi a aménagé des marais pour permettre une agriculture agro écologique. «ACORD Burundi a également vulgarisé les techniques culturales modernes pour l’adaptation au changement climatique comme les traçages des courbes de niveaux sur des pentes, la plantation des arbres agro-forestiers, la distribution du bétail pour la fumure organique comme les vaches laitières modernes, les porcs, ainsi que l’apprentissage des techniques de conservation de la production, ce qui permet une sécurité alimentaire dans la commune » indique-t-il avec une grande satisfaction.
La promotion des produits bio fait face à de nombreuses contraintes. La démographie galopante affecte la balance nutritive des sols. Suite à la pression démographique sur les terres arables, le pays connait une balance nutritive déficitaire. Les agri-éleveur se trouvent dans l’obligation d’apporter des éléments supplémentaires organiques qui restent insuffisants, d’où la nécessité de promouvoir l’agroécologie.