L’Association de Coopération pour la Recherche et le Développement (ACORD en sigle) est une organisation panafricaine qui œuvre pour la justice sociale et le développement des populations pauvres. Elle œuvre en commun accord avec les personnes démunies et celles privées de leurs droits, pour comprendre, remettre en cause et changer les conditions qui sont à la base de la pauvreté et de l’exclusion sociale. Elle travaille aujourd’hui dans 17 pays africains.
Sur base d’analyse de ses activités, ACORD a initié un processus de transformation sociale qui a beaucoup influencé sa vision organisationnelle et son rôle. Elle travaille avec des partenaires, des organisations et des communautés à la base. Ses programmes s’articulent autour de quatre domaines d’activités à savoir (i) la sécurité alimentaire et gestion de l’environnement, (ii) transformation des conflits et la consolidation de la paix, (iii) Genre et inclusion sociale et (iv) le droit à la santé et la lutte contre VIH/SIDA et visent à s’attaquer aux causes profondes de la pauvreté grâce à une combinaison de la recherche, de travaux pratiques, de renforcement des capacités et de plaidoyer.
La vision de ACORD est une société dans laquelle tous les citoyens peuvent équitablement réaliser leurs droits et s’acquitter de leurs responsabilités.
Sa mission est de Faire cause commune avec les personnes pauvres dans le but d’aboutir à la participation communautaire et au développement, en s’appuyant sur des mouvements de citoyens ancrés au niveau local
Ses valeurs fondamentales sont: Intégrité, Respect, Diversité, Excellence
Présente au Burundi depuis 1994, ACORD développe des programmes stratégiques inspirés du contexte et des besoins du moment. Le programme stratégique en cours: Programme de renforcement de participation citoyenne pour la sécurité humaine et le développement durable au Burundi (2016-2020) est mise en œuvre suivant les quatre thématiques ci-haut citées et à travers les objectifs stratégiques suivants: (i) Contribuer à l’amélioration des conditions techniques et politiques de la réalisation de la sécurité et de la souveraineté alimentaires, (ii) Promouvoir le dialogue social et l’engagement des communautés marginalisées pour le respect des droits humains, l’égalité des genres et la construction de la paix au Burundi, (iii) Promouvoir l’apprentissage, renforcer les capacités et développer un partenariat effectif pour influencer la pensée, les pratiques et politiques liées au droit à la santé et la lutte contre le VIH/SIDA au Burundi, (iv) Assurer une bonne communication avec les partenaires, mobiliser des financements de qualité, flexibles être renouvelables.
Durant la troisième année de mise en œuvre de cette stratégie, les réalisations enregistrées sont très satisfaisantes. Elles sont présentées suivant les cinq résultats. En 2018, ACORD a intervenu dans 14 provinces du pays et 42 communes1 en faveur de 171 687 bénéficiaires directs dont 45 069 femmes (33%), 10 648 jeunes, (7%) et 858 390 bénéficiaires indirects. Cette performance a été réalisée grâce aux appuis des partenaires à travers neufs projets/programmes mis en œuvre par 98 membres du staff d’expertise aussi diversifiée que variée (appui au programme, cadres et animateurs de terrain).
R1. Meilleur accès aux facteurs de production, opportunités économiques et compétences pour les populations rurales contribuant à augmenter leur production agricole et les revenus.
Sous ce résultat, les interventions ont principalement portées sur la promotion de l’agro écologie, par l’animation des réflexions sur les modèles agricoles résilients qui contribueraient à garantir la sécurité alimentaire en faisant face aux défis de changement climatique. La gouvernance foncière, le renforcement du capital productif, l’intensification agricole dans les marais et sur les bassins versant set l’amélioration de la nutrition des ménages encadrés, des vulnérables et des écoles à cantine scolaires ont permis de renforcer les capacités des producteurs ,augmenter la production et la productivité et améliorer les conditions de vie des ménages encadrés.
L’augmentation de la production agricole fait appel aussi à la gouvernance foncière où ACORD a poursuivi l’accompagnement de la commune Cendajuru dans le processus de certification foncière. 315 demandes d’enregistrement ont été reçues, 222 certificats produits et 9 oppositions sur 12 ont été levés. Le processus a un impact évident sur la prévention et la gestion des conflits fonciers. Aujourd’hui, les autres communes de la province ont appris de ce bon exemple et organisent les SFC de leurs propres.
Concernant le renforcement du capital productif et l’intensification agricoles, 88 marais ont été exploités, 145 642 usagers dont 45 069 femmes et 84 125 ont adopté le SRI dont 31146 femmes sur une superficie de 11 874 et ont vu leur production du riz augmenté de 5 à 7 fois. 485CEP dont 279 rizicoles et 206 vivriers ont été mis en place et contribué à la production des semences de qualités. 2359 EMER ont été accompagnés et reçus semences (haricot, mais, rejet de bananes…)et formés sur l’approche GALS.
522 associations de pépiniéristes regroupant 25 168 membres dont 7 166 femmes et 2626
jeunes ont contribué à la production de 14 400 058 plants de caliandra, 17 574 783 plans forestiers et au reboisement de 2 228 ha sur les crêtes protégeant ainsi les bas-fonds et marais. En vue de pérenniser les acquis, des structures communautaires ont été mises en place/renforcées (CDC, CCDC, CDP, CSC, CBV) et collaborent étroitement avec les services techniquesetl’administrationdanslamaintenancedesinfrastructureshydroagricolesmises en place.
R2. La culture du dialogue est adoptée comme un moyen de comprendre les causes des conflits et la manière de les transformer et de réinsertion des victimes des conflits
Sous ce résultat, les réalisations ont portée sur l’entretien d’un dialogue permanant entre usagers de marais surtout dans la gestion des ressources eau et terre, le renforcement de capacités des producteurs et structures locales sur la prévention et la gestion de conflits, le code foncier, le code de l’environnement, le renforcement des para-juristes mis en place pour
Accompagner les producteurs pour toute question liée au foncier. ACORD a également contribué à la réinsertion tant sociale qu’économique des rapatriés et déplacés intérieurs et sensibilisé les voisins pour l’accueil et le soutien. Cela leur a permis de s’installer rapidement et de reprendre les activités dans leurs propriétés.
R3.Unenvironnementfavorableàl’égalitédesgenresetlaluttecontrelesviolencesbasées sur le genre est promu.
L’équité genre, la lutte contre les VSBG et l’autonomisation des femmes constituent des points critiques de la promotion de la justice sociale. Le travail d’ACORD s’est focalisé essentiellement sur trois aspects: la diffusion de l’approche GALS dans les coopératives agricoles en faveur ménages pour promouvoir la gouvernance familiale; la sensibilisation des communautés sur les droits humains et la lutte contre les violences basées sur le genre et le plaidoyer pour la prise en compte des droits des femmes dans les programmes communautaires.
R4. Le thématique droit à la santé est intégré en milieu de travail et dans les programmes de l’ACORD et chez les partenaires
Envie d’offrir un appui holistique aux bénéficiaires des interventions d’ACORD, les questions de santé, d’hygiène, de nutrition et du bien-être familial restent préoccupantes. Une note d’orientation sur le droit à la santé a été élaborée pour éclairer tous les programmes/projets et les partenaires sur les principaux aspects à considérés pour garantir une vie saine des ménages encadrés. L’éducation nutritionnelle et la prise en charge communautaire des enfants de moins de 5 ans mal nutris, des femmes enceintes et allaitantes, à travers les foyers d’apprentissage et de réhabilitation nutritionnels (FARN) et des Foyers d’Apprentissage Nutritionnels (FAN) a donné de bons résultats à travers les projets et programmes visant la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Les communautés difficiles d’accès formés l’an passé sur les AGR et les métiers d’accès ont été appuyés en kit de démarrage en coupe couture et un fonds de roulement pour une AGR. 100 jeunes ont été appuyés et bénéficient de l’encadrement du Réseau Burundais de personnes Vivant avec le VIH/SIDA (RBP+).
R5. Une meilleure communication avec les donateurs et les parties prenantes est réalisée à travers la capitalisation des résultats.
L’année 2018 a été marquée par l’évaluation à mi-parcours du plan stratégique .D’importantes avancées ont été relevées par l’étude en matière de qualité des interventions et les impacts sur la vie des bénéficiaires, la collaboration avec les partenaires tant techniques que financiers, la redevabilité (rapportage, audits financières et organisationnelles).
Le processus de capitalisation des pratiques agro écologique continue à travers la recherche action sur les semences locales et les plantes autochtones, les bonnes pratiques en matière de gouvernance familiale (impact du GALS) et la qualité des résultats des différentes évaluations lui a valu le renouvellement des conventions avec le FIDA, le CCFD Terres solidaires et de nouveaux partenariats.
Les résultats sont certes satisfaisant mais des défis ne manquent pas. Il s’agit notamment du contexte de financement qui devient de plus en plus très limité et compétitifs.
L’évolution organisationnelle nécessite un temps de transition pour mettre en place une structure solide répondant aux exigences légales. Une réflexion interne continue pour identifier les meilleures options à prendre.
En termes de perspectives, ACORD va continuer à mobiliser les financements de qualité, renforcer sa structure, développement et diversifier de nouveaux partenariats afin de financer tous les aspects de son programme et l’acquisition des capacités opérationnelles durables.
On poursuivra la promotion de l’agro écologie comme modèle agricole résilient aux changements climatiques et garantissant la sécurité foncière et alimentaire. Le capital humain étant la ressource la plus importante dans le pays, des renforcements de capacités visant la professionnalisation des producteurs, des jeunes impliqués dans la protection de l’environnement, l’amélioration de la production et la productivité, femmes et accès aux facteurs de productions et jeunesse et consolidation de la paix bénéficieront d’une attention particulière.
